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"Arrêtez de tirer!", hurlent les enfants

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Début février, l’association Collectif pour des stands de tir responsables (STR) a déposé une pétition au Château. En espérant enfin se faire entendre entre tirs en rafale et détonations. Leur principal objectif? Lutter contre les atteintes à la santé des riverains de Plan du Bois et de Bôle.


A l’instar de France Gall, les membres du Collectif STR auraient pu chanter: «C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup»: «Nous avons déposé notre pétition à la chancellerie de l’Etat de Neuchâtel le 7 février 2023. Exactement un an après notre première lettre au conseiller d’Etat Alain Ribaux, c’est symbolique», insiste Luc Singer, secrétaire du collectif.

Chez soi, avec des pamirs sur les oreilles

Un an durant lequel rien ou presque ne s’est passé du côté de l’Etat. Malgré une activité intense du côté du collectif, pour récolter les 700 signatures de la pétition, mais aussi pour mieux connaître les atteintes à la santé psychique et physique des riverains des places de tir. Depuis 2018, les entraînements aux armes à feu se sont multipliés à Plan du Bois et à Bôle. On a passé de trois écoles de recrue tous les deux ans à deux par année, la police cantonale a choisi de venir s’y exercer et des entreprises de sécurité louent les sites. Sans compter les sociétés de tir. Autant de militaires, de policiers ou de passionnés qui ferraillent du lundi au samedi de 8 h à 22 h parfois (voir «Littoral Région» des 2 et 16 septembre 2022). «Certains habitants vivent avec des pamirs sur les oreilles dans leur propre appartement, d’autres souhaitent vendre leur maison et des enfants hurlent dans leur jardin: arrêtez-vous!», détaille Grégoire Chabloz Zmoos, président du Collectif STR.


Des études difficiles à obtenir

Loin d’adopter une simple attitude de défense de leurs biens, les membres de l’association souhaitent donc faire prendre conscience aux politiciens de l’impact de ces places d’exercices sur leur qualité de vie. «Le bruit des tirs est insidieux, on ne sait pas quand le prochain coup va venir, on subit sans même en être conscient», déplore Grégoire Chabloz Zmoos, qui annonce une lettre à destination du chef du Département de la santé. «C’est un problème de santé publique!» Deux députés au Grand Conseil, Cloé Dutoit (Les Verts) et Hugo Clémence (PS) soutiennent la démarche du collectif. «C’est une vraie question pour eux», estime Grégoire Chabloz Zmoos. Contrairement au Conseil d’Etat? L’interrogation n’est pas incongrue quand on apprend que l’association, ayant interpellé les autorités cantonales et Armasuisse pour obtenir les résultats de l’étude de 2020 concernant l’intensité du bruit des stands incriminés, a dû faire appel au préposé cantonal à la transparence pour l’obtenir.

60 décibels au bord de la fenêtre

«On ne se contentera pas de mesures qui seraient simplement dans les normes», avertit Luc Singer. «De telles nuisances sonores génèrent un stress chronique (…). Elles ont des répercussions à terme également sur le développement des enfants, leur concentration et leurs capacités d’apprentissage», vulgarise le communiqué de presse paru à l’occasion du dépôt de la pétition. De même, le bruit a des conséquences sur celles et ceux qui vivent ou travaillent à Montezillon ou dans les hameaux environnants. «L’hôtel accueille des clients depuis 35 ans, je peux vous dire que c’était autrement avant: ça devient impossible», observe Marc Desaules, cofondateur et responsable de l’Aubier. «Il y a des jours où je ne peux plus travailler, avec 60 décibels au bord de la fenêtre de mon bureau, et les clients renoncent à leurs terrasses.» Parmi les actions du collectif, «nous avons signalé aux propriétaires qu’il fallait demander une indemnisation pour expropriation matérielle, leurs biens immobiliers étant fortement dévalués par ces nuisances», ajoute encore le président. Trente d’entre eux ont réagi, leurs immeubles ayant vraisemblablement déjà perdu quelque 20% de leur valeur. Que ce soit dans la lutte contre les répercussions de ces nuisances sur la santé ou dans l’accompagnement des propriétaires pour exiger une indemnisation, «si nous nous comparons aux autres associations qui se battent contre le bruit des stands de tirs, à Vérolliez ou à Pra Bardy, vers Sion, nous sommes des pionniers», souligne Luc Singer. Une fierté dont le collectif se passerait cependant volontiers.


https://littoralregion.ch/content/archives/littoral_region_10_3_2023_1.pdf

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